Un été caniculaire, des réserves en eau au plus bas, une guerre aux bassines agricoles…
Pour ceux qui l’auraient oublié, l’eau est un sujet qui devient de plus en plus problématique.
Alors comment faire pour nos jardins ?
Doit-on apprendre à cultiver sans eau ?
Dans cet article, je démystifie le jardinage sans eau et te donne des clefs de compréhension pour mieux stocker l’eau dans ton jardin.
1. Cultiver sans eau, est-ce possible ?
Les plantes sont composées d’eau à hauteur de 80 à 95 % de leur poids total.
Donc, pas d’eau, pas de plante.
Certains vous diront qu’il faut réduire de beaucoup les arrosages, pour forcer la plante à aller chercher en profondeur l’eau dans le sol.
Dans un sens oui. C’est vrai, pour certaines plantes résistantes. Mais, il faut savoir que la grande majorité des plantes que l’on cultive aujourd’hui sont des annuelles ou bisannuelles qui ont été très sélectionnées et dans des conditions très confortables pour elles. Si bien que ces plantes nécessitent d’être dorlotées pour vivre. Si on les stresse trop d’un coup, elles ne tiennent pas.
Si certaines personnes peuvent cultiver sans eau, c’est que l’eau vient, soit de la pluie parce qu’elles sont dans une région où il pleut souvent et/ou beaucoup ; soit du sol, parce que leur sol retient énormément l’eau, grâce à l’humus.
2. Le rôle de l’humus dans le stockage de l’eau
L’humus est la matière fertile du sol, résultant de la décomposition des matières organiques par les animaux, les champignons et les bactéries.
L’humus agit comme une éponge. Il est capable de retenir 5 à 6 fois son poids en eau. C’est vraiment énorme.
Si nos sols étaient humifères, nous aurions beaucoup moins besoin d’arroser. Mais, généralement, ce n’est pas le cas car nous détruisons cet humus avec nos interventions : tassement, labour, produits phytosanitaires, désherbage, sol à nu, etc.
Pour créer de l’humus, je t’invite à nourrir ton sol avec des matières naturelles et à le couvrir.
Selon moi, recréer de l’humus, devrait être la priorité de toute personne souhaitent cultiver quelque chose. De mon côté, je mise tout sur ça pour réduire les besoins en irrigation de mon jardin.
Je te présente, tout de même, d’autres méthodes pour stocker l’eau au jardin.
3. Les cuves de récupération
L’urbanisation est galopante. Les surfaces de toits pour récupérer l’eau ne manquent donc pas.
En plus de créer de l’humus, la priorité pour tout jardinier est donc de récupérer l’eau de pluie des toitures. On peut le faire avec des cuves raccordées aux gouttières des toits.
4. Le paillage
Récupérer cette eau des toitures, c’est bien mais c’est insuffisant si l’on n’en fait pas un bon usage. Si tu laisses ton sol à nu, tu dois arroser beaucoup plus.
Couvre ton sol de matières organiques que tu trouves alentour : paille, foin, fumier, feuille, déchets de cuisine, tonte de gazon, plaquettes de bois, sciure de bois…
Le paillage garde l’humidité de ton sol tout en nourrissant les micro-organismes qui travaillent à la fabrication de l’humus et aux échanges des nutriments avec les plantes.
5. Les buttes
La butte est un amoncellement de matières organiques ou de terre dans lequel on intègre des plantes, en plants ou en semis.
Cette technique permet de surélever le niveau du sol afin de travailler plus confortablement, d’améliorer le sol et de stocker l’eau dans le sol. Si la butte n’est composée que de terre, l’effet peut être réduit. Mais si nous utilisons des matières organiques, celles-ci vont se gorgées d’eau à chaque pluie ou arrosage et la restituer aux plantes de manière diffuse.
6. Les baissières
Si ton terrain est en pente ou légèrement en pente, tu peux creuser des baissières pour retenir plus longtemps sur place l’eau de ruissellement.
La baissière est un léger creux avant une butte contenant des plantations.
La baissière va ralentir l’écoulement de l’eau et la restituer à la butte.
C’est finalement une “butte améliorée”, on pourrait dire.
7. Les ollas
Ce sont des poteries en forme de cruche ou de jarre que l’on enterre près des plantes. En les remplissant, ces contenants poreux diffusent lentement et directement aux racines des plantes l’eau qu’ils contiennent.
C’est le meilleur système d’arrosage qui existe car l’eau est directement diffusée dans le sol et aux racines. On évite ainsi le choc de l’eau qui tombe sur le sol et la “croute de battance” qui en résulte.
Cependant, ce système est très cher. Bien qu’il existe des ollas de différentes tailles, il faut compter environ une cruche par mètre carré. C’est donc bien mais seulement pour les très petits espaces cultivés.
8. Les plantes
Enfin, n’oublions pas que les plantes font la pluie. Plus un jardin contiendra de plantes, plus son air sera humide et moins il serait nécessaire d’arroser. Par évapotranspiration, les feuilles rejettent de l’eau dans l’air. Plante donc beaucoup et plante dense. N’oublie pas aussi d’intégrer des plantes pérennes dans ton espace afin de garder une zone de refuge pour les micro-organismes de ton sol et les petits animaux de ton lieu.
Pour conclure, la plante a besoin d’eau, c’est indéniable. Mais celle-ci peut provenir d’autres sources que celle de ton tuyau d’arrosage. Plusieurs solutions existent pour garder l’eau dans ton jardin. Certaines sont plus faciles à mettre en place que d’autres.
Créer de l’humus, reste, selon moi, la solution la plus vertueuse sur tous les plans.