Comment se débarrasser du liseron ?

Liseron en fleur

Quel jardinier ne s’est jamais battu avec le liseron ? Redoutable adventice qui colonise rapidement tous les sols et s’enroule autour de nos plantes les plus précieuses, il nous donne plus envie de s’en débarrasser que de le contempler.

Voyons quelles sont les meilleures actions pour ralentir sa progression et ne plus mettre en péril notre petit coin de paradis. Surtout, il y a des choses à éviter de faire, car elles ne feraient qu’empirer la situation.

1. Connaître ses ennemis pour mieux les combattre

Il faut d’abord comprendre ce que le liseron a nous enseigner pour savoir comment s’en débarrasser.

a. Une plante bio-indicatrice

Toute plante qui est présente en grande quantité dans notre jardin, nous donne des informations sur la situation de notre lieu. On dit alors que la plante en question est une “plante bio-indicatrice”.

Regardons de plus près les caractéristiques du liseron pour comprendre ce qu’il essaye de nous dire.

Le liseron des haies (calystegia sepium) indique un engorgement en matière organique d’origine animale, sur sols frais et humides, provoquant des anaérobioses complètes (absence totale d’oxygène) et la production de nitrites et de nitrates. (“L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices” de Gérard Ducerf, T1).

Tu me suis ?

Bon, okay.

En gros, le liseron adoooooore les matières organiques azotées et les sols compactés.

Donc, pour éviter qu’il ne revienne à la charge dans notre jardin, on va donc arrêter de rajouter du fumier si c’était le cas et on va semer des plantes qui décompactent les sols par exemple.

2e grande caractéristique de cette plante qu’il faut avoir en tête : elle résiste au froid et à la sécheresse. Difficile, donc, de s’en débarrasser naturellement.

Voyons aussi comme elle se reproduit. Elle se multiplie par voie aérienne – dissémination des graines par les oiseaux – et par voie souterraine : les racines portent des bourgeons qui donnent de nouvelles pousses.

b. Une plante pour la biodiversité et le sol

Mais tout n’est pas négatif. Le liseron a quelques avantages (oui, oui).

D’abord, c’est une plante mellifère qui attire les insectes pollinisateurs (abeilles, bourdons…). Ses feuilles permettent aussi de nourrir les chenilles des futurs papillons. Enfin, ses racines aèrent les sols lourds tandis que ses feuilles enrichissent le compost en azote.

Ensuite, il faut savoir que toutes les plantes bio-indicatrices qui s’installent dans un endroit en masse, non seulement, elles indiquent les déséquilibres du sol, mais ce sont également les plantes les mieux placées pour réparer ce sol, donc le rééquilibrer. Si vous laissiez cette plante totalement tranquille pendant quelques temps, vous verriez qu’en réalité, une fois son travail réalisé, une autre plante prendra sa place.

Bon.

Mais, comme nous, on veut quand même pouvoir cultiver des plantes potagères assez rapidement à cet endroit, on va se tourner vers des solutions un peu plus rapides.

2. Mais c’est quoi alors, les solutions pour réduire la présence du liseron ?

Les solutions, ça vient oui ?

a. Éviter de remuer le sol

Lorsque tu commences ton jardin ou une nouvelle culture, n’utilise pas de motoculteur. Cela ne ferait qu’empirer la situation en cassant les nombreux rhizomes du liseron et en déstructurant ton sol.

b. Utiliser la technique de l’occultation

Pour enlever les herbes qui t’empêchent de faire tes semis et plantations, tu peux utiliser la technique de l’occultation.

Recouvre ton sol avec une bâche noire (plastique, biodégradable..) ou de la matière organique carbonée (carton, paille, copeaux de bois…). Privées de lumière, toutes les plantes vont s’affaiblir, voire mourir, dont le liseron. Quelques mois ou semaines plus tard, ton sol sera prêt pour de nouvelles plantations.

S’il est trop compacté, tu peux l’aérer avec une grelinette.

c. Désherber régulièrement

Le liseron s’enroule autour des plantes et grillages et peut rapidement étouffer les plantes cultivées. Essaye de ne pas lui laisser trop de liberté, sinon, c’est plus difficile après de s’en débarrasser.

Fixe-toi un entretien régulier pour votre jardin. Tu peux mettre les pousses de liseron arrachées dans ton compost ou les laisser séchez dans une allée. Ne les brûle pas. Ce serait dommage d’utiliser autant d’énergie et de créer autant de pollution pour une plante sauvage.

d. Améliorer ton sol

Le liseron t’indique dans quel état d’amélioration se trouve ton sol : il est compacté et trop riche en matière organique.

La première chose à faire est donc d’arrêter de suralimenter ton sol avec des engrais et matières organiques azotées (tonte de pelouse, compost frais, foin…). Tu peux utiliser des matières carbonées pour rééquilibrer ces apports (carton, copeaux de bois, paille…) ou simplement, ne rien mettre.

Ensuite, structure ton jardin avec des planches permanentes pour éviter de compacter ton sol lors de tes passages, à pieds et avec la brouette. Idéalement, il faudrait que rien ne s’appuie sur tes planches de cultures.

Tu peux également utiliser des plantes structurantes comme des engrais verts pour améliorer ton sol : phacélie, trèfle, luzerne, avoine, moutarde… sont des plantes intéressantes pour étouffer le liseron. Grâce à leur système racinaire, ces plantes vont restructurer ton sol, le rendre plus meuble, et ralentir l’avancée du liseron. Sème ces plantes à la fin de l’été et laissez-les sur place tout l’hiver. A la fin de l’hiver, si elles n’ont pas gelé, fauche-les. Tu obtiendras du paillage.

Phacélie

D’autre part, des plantes comme l’œillet d’Inde produirait une substance toxique contre le liseron.

Je recommande de n’utiliser aucun produit, même naturel, pour faire mourir le liseron (comme le vinaigre, sel, eau bouillante ou autre astuce rapide). Tu ne le vois pas mais, en faisant ça, tu déséquilibres encore plus ton sol et les plantes qui y vivent.

Conclusion

Bien que très joli (oui, c’est un point de vue 😎), le liseron n’est donc pas une plante que les jardiniers apprécient. Pourtant, comme toute plante sauvage, il a ses avantages. C’est moins difficile de cohabiter avec lui, quand on comprend mieux ses caractéristiques et les mécanismes du vivant.