On croit, aujourd’hui, que l’or noir, c’est le pétrole.
Moi, je trouve que c’est plutôt l’humus.
Voici ce que tout jardinier devrait avoir comme objectif : créer de l’humus dans son sol.
C’est bien grâce à cette matière que les plantes se développent de la meilleure manière, sans intrant, ni maladie, ni ravageur.
Sans humus, les plantes sont inféodées aux produits de synthèse pour se nourrir, se protéger, se développer.
Alors, si vous voulez un jardin autonome, misez tout sur l’humus.
Dans cet article, je vous explique ce qu’est l’humus et comment en créer.
1. C’est quoi l’humus ?
L’humus est le résultat de la décomposition des matières organiques (végétales et animales) par le sol lui-même et tous ses habitants : animaux, insectes, micro-organismes, champignons, microbes, bactéries…
On reconnaît l’humus à sa couleur noire, sa matière spongieuse et son odeur de sous-bois.
On peut justement retrouver cette matière, à l’état naturel, dans le sol des forêts.
2. Pourquoi c’est important, l’humus ?
L’humus contient tous les nutriments nécessaires à la vie des plantes mais aussi à la vie de la faune et des micro-organismes du sol.
Or, ce sont eux qui permettent aux plantes d’assimiler ces nutriments. Sans eux, la plante ne sait pas se nourrir seule.
C’est un peu comme si vous mettiez votre adolescent, qui n’a jamais appris à cuisiner, devant un sachet de riz. Il ne sait pas l’utiliser pour s’alimenter.
D’autre part, l’humus stocke des quantités astronomiques de carbone et d’eau.
L’humus est capable de stocker de 1 à 53 tonnes de carbone par hectare (Office National des Forêts).
Si vous voulez un jardin sans eau, ne cherchez plus. Vous avez la solution : créer de l’humus.
3. Est-ce qu’on cultive avec l’humus aujourd’hui ?
Non. La majorité des agriculteurs et jardiniers, ne sait pas comment faire et/ou n’a pas le temps.
A l’heure actuelle, on cultive essentiellement en utilisant des machines qui ouvrent les sols pour préparer artificiellement un substrat fin et grumeleux comme l’est l’humus.
En passant, ces machines tassent également les sols, ce qui empêche l’oxygène d’y circuler. Or, sans oxygène dans le sol, pas de micro-organismes.
Ainsi, on tue une grande partie des micro-organismes du sol, si ce n’est tous.
C’est pourquoi, on recourt aux engrais chimiques de synthèse.
Sans ces engrais, les plantes mourraient aussi.
Ici, c’est un peu comme si vous mettiez votre adolescent sous perfusion et que vous le laissiez devant Netflix toute sa vie.
4. Comment on fait pour créer de l’humus ?
Je vois 5 solutions.
1/ Revoir la taille de votre surface de culture
Le problème principal de la perte d’humus est que l’on a la folie des grandeurs. On met un humain tout seul pour cultiver des centaines d’hectares. Même votre adolescent qui n’a pas fait Maths Sup a compris qu’il y avait de la démesure.
Ceci vaut également pour les jardiniers et les petites surfaces.
Ne cultivez pas 300 m2 de jardin si vous n’avez, ni le temps, ni la force d’en cultiver autant. Commencer petit. 50 m2 c’est un bon début pour une personne seule, non mécanisée.
2/ Faire un plan de jardin
Une fois que vous avez déterminez votre surface (raisonnable) à cultiver, faites votre plan de jardin (cf. Article « Pas de plan de jardin, pas de jardin« ).
Cette étape est très importante. Comme je l’ai dit plus haut, il s’agit de ne plus tasser son sol, donc de ne plus marcher dessus. Car oui, même le poids d’un humain, ça tasse le sol.
Ainsi, il va falloir déterminer une bonne fois pour toutes, où vous cultivez et où vous marchez.
3/ Arrêter les machines
Le deuxième problème, comme je l’ai dit, c’est l’utilisation de machines. Oui, je sais, “ce n’était pas mieux avant”, “le progrès a quand même du bon”, … patati patata. Moi aussi j’utilise encore une voiture. Bon.
Sauf, que ayant revu vos ambitions à la baisse (cf. paragraphe précédent), vous n’avez plus besoin de défoncez votre sol pour aller plus vite. Désormais, vous pouvez prendre le temps d’en prendre soin. Et je vous explique comment faire ci-dessous.
4/ Nourrir et pailler son sol
On reprend ici la règle de base de la création de l’humus : il se crée avec la décomposition des matières organiques posées au sol.
Donc, régulièrement vous allez nourrir votre sol avec toutes les matières organiques que vous pouvez trouver à proximité de vous : fumier, compost, déchets de cuisine, feuilles, cartons (sans les étiquettes sivouplé), paille, foin, laine, drêche de brasserie, copeaux de bois, bois raméal fragmenté…
D’autre part, la plupart du temps, vous allez couvrir votre sol, avec des matières carbonées, de préférence. Ces dernières sont toutes les matières plutôt sèches, ligneuses, de couleur jaune ou brune comme la paille, le bois, le carton, les feuilles mortes.
Je dis “la plupart du temps” car, au printemps, il peut être intéressant de mettre de côté ce paillage pour laisser le sol se réchauffer.
En couvrant votre sol, vous permettez, là encore, aux micro-organismes de s’y développer, notamment grâce à la conservation de son humidité (cf. Article « Comment stocker l’eau dans son jardin« ).
5/ Planter
Une fois ce travail réalisé, rien ne vous empêche de commencer à planter vos plantes chéries et adorées. C’est d’ailleurs, parce qu’il y a des plantes aussi qu’il y a de l’humus. C’est un cercle vertueux.
Formez un trou dans votre préparation ainsi réalisée avec vos matières organiques. Remplissez ce trou d’un peu de terreau ou compost décomposé pour que les racines de la plante puissent se développer correctement (cf. Article « Pourquoi faire une butte n’est pas faire de la permaculture« ).
Arrosez. C’est prêt ! Il n’y a plus qu’à attendre, désherber régulièrement, récolter, planter à nouveau, etc.
Pour résumer, l’humus est le résultat de la décomposition de matières organiques posées au sol, par le sol lui-même et les organismes du sol. Sans humus, pas de vie, pas de plante.
Si nous parvenons aujourd’hui à cultiver sans cette matière, c’est bien parce que nous avons recours à des produits chimiques de synthèse qui dégradent encore plus nos sols et notre environnement. Ce qui nous conduit, chaque jour, un peu plus, vers la fin de notre civilisation basée sur des ressources non renouvelables.
L’humus est renouvelable, mais il faut lui donner le temps et des matières organiques.
Autrement dit, il s’agit de retrouver un cercle vertueux pour nos ressources en s’inspirant des écosystèmes naturels.
Alors, prenons un peu d’hum-ilité et devenons plus hum-ains. 😉